Petit Rhinolophe Rhinolophus hipposideros
Code Natura 2000 : 1303. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : quasi menacée.
Cette chauve-souris, qui est le plus petit rhinolophe d’Europe, adopte de préférence les cavités souterraines (caves, grottes, carrières) pour hiberner. Cette espèce est assez sédentaire et effectue l’ensemble de son cycle biologique (estivage et hibernation) sur une zone de superficie restreinte (10 à 20 km2).
Sur les secteurs d’alimentation, le Petit rhinolophe fréquente plus particulièrement les zones de bocage, de lisières forestière (avec strate buissonnante bordant des friches), de prairies pâturées ou prairies de fauche. La présence de milieux humides (rivières, étangs) est importante pour les colonies de mise bas, les femelles y trouvant l’abondance de proies nécessaires à la gestation et à l’élevage des jeunes. Les corridors boisés (haie, lisière) jouent un rôle prépondérant dans les déplacements des Petits rhinolophes de leur gîte vers leur site de chasse.
Répartition sur le site :
Cette espèce est connue sur 2 grottes naturelles du site en période hivernale avec des effectifs inférieurs à 20 individus. L’espèce utilise la cave d’un château comme site de mise bas (reproduction) où une petite dizaine de femelles ont été observées en 2006. Lors des prospections nocturnes avec les détecteurs à ultrason, l’espèce n’a pas été observée en chasse le long des transects.
Grand Rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum
Code Natura 2000 : 1304. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : quasi menacée.
Durant la période d’hibernation cette grande chauve-souris marque une préférence pour les cavités souterraines (carrières, grottes, caves). Elle recherche ses terrains de chasse dans les paysages semi-ouverts, à fortes diversités d’habitats : boisements de feuillus, ripisylves, landes, friches, vergers pâturés, jardins, herbages en lisière de bois ou bordés de haies, pâturés par des bovins, voire des ovins.
Le Grand Rhinolophe ne fréquente pas les plantations de résineux, les cultures (maïs) et les milieux ouverts sans arbres. Le pâturage par les bovins est très attractif pour l’espèce, grâce à la diversification de structure de la végétation et l’apport de fèces qui favorisent le développement d'insectes coprophages dont elle se nourrit. La présence de nombreux Coléoptères du genre Aphodius autour des gîtes offre une nourriture facile pour les jeunes de l'année.
Répartition sur le site :
Cette espèce est connue sur 2 grottes naturelles du site en période hivernale. La plus grosse colonie hivernale est connue au niveau de la grotte de la Guittière où 50 individus ont été dénombrés lors du dernier comptage (2008). Aucun site de mise bas n’a été trouvé sur le site, même si un individu a déjà été observé en période estivale dans la cave du château de la Guittière. Lors des prospections nocturnes avec les détecteurs à ultrasons, l’espèce a été observée en chasse le long de la Gartempe.
Rhinolophe euryale Rhinolophus euryale
Code Natura 2000 : 1305. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : quasi menacée.
Le Rhinolophe euryale est une chauve-souris de taille moyenne qui fréquente quasi exclusivement les cavités naturelles (grottes). En hiver, il gagne des zones profondes et en été occupe les parties plus chaudes des cavités en compagnie d’autres espèces de chauves-souris.
Les Rhinolophes euryales semblent changer fréquemment de gîtes de reproduction d’une année sur l’autre. Les territoires de chasse de cette espèce sont encore mal connus. Cependant les études en cours montrent qu’elle chasse dans un rayon moyen de 2 km autour de son gîte. Elle fréquente les boisements de feuillus, les ripisylves et autres zones arborées comme territoires de chasse.
Répartition sur le site :
En période hivernale, cette espèce utilise plusieurs salles de l’Aven de Mazaire dont une qui regroupe chaque année plus de 500 individus (662 individus lors de l’inventaire de janvier 2012). En période estivale, ce rhinolophe utilise une autre salle de cette cavité pour élever ses jeunes. Cette colonie maternelle (jeunes + femelles) a été estimée à prêt de 1500 individus lors d’un comptage à l’émergence (2012). Cette grotte abrite la plus grosse colonie sur le plan régional et il s’agit d’un site d’importance national pour la conservation de cette espèce. Quelque individus ont été observés en période estivale dans la grotte de la Guittière. Lors des prospections nocturnes avec les détecteurs à ultrasons menées en 2006, l’espèce a été contactée en chasse le long de lisières boisées sur 6 points.
Barbastelle d'Europe Barbastella barbastellus
Code Natura 2000 : 1308. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : préoccupation mineure.
Que ce soit en période estivale ou hivernale, cette chauve-souris, aisément reconnaissable à son faciès, utilise des gîtes très variés. On la trouve aussi bien en milieu souterrain (grottes, tunnels désaffectés) qu’en milieu forestier (arbres creux) en période hivernale. L’été, l’espèce peut utiliser des bâtiments agricoles mais aussi des maisons comme gîtes (linteaux de portes).
En période d’activité, la Barbastelle utilise préférentiellement comme terrain de chasse les forêts mixtes âgées ayant une strate buissonnante. Elle y chasse le long des lisières ou au niveau de la canopée. La présence de zones humides dans ces milieux boisés est favorable à l’espèce. Cette chauve-souris se nourrit principalement de petits lépidoptères (papillons) dont les chenilles se développent sur la litière des feuilles de chêne. Elle chasse dans un rayon de 5 km autour de son gîte.
Répartition sur le site :
La Barbastelle n’a été observée qu’une seule fois en période hivernale sur le site de l’Aven de Mazaire. Lors des prospections nocturnes avec les détecteurs à ultrasons menées en 2006, l’espèce a été contactée en chasse le long d’une lisière boisée.
Minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersii
Code Natura 2000 : 1310. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : espèce vulnérable.
Le Minioptère de Schreibers est une chauve-souris de taille moyenne strictement cavernicole et préférant les cavités de grandes tailles. Cette espèce très sociable peut se regrouper en essaim de plusieurs milliers d’individus. Le Minioptère peut utiliser plusieurs cavités au cours de son cycle annuel (gîtes d’été, transit et d’hiver) distantes de plusieurs dizaines de kilomètres.
En période d’activité, il utilise de nombreux types de milieux (milieux forestiers et milieux ouverts) comme territoires de chasse dans un rayon de 8 à 12 km autour de son gîte.
Répartition sur le site :
Cette espèce rare dans la Vienne n’a pas été observée en hiver sur les cavités du site. Elle semble fréquenter le site de l’Aven de Mazaire en compagnie du Rhinolophe euryale en période estivale. Il s’agit du seul site estival connu dans la Vienne. Actuellement, sa reproduction sur le site n’a pas pu être mise en évidence. L’espèce n’a pas été contactée lors des prospections nocturnes avec les détecteurs à ultrasons menées en 2006.
Murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus
Code Natura 2000 : 1321. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : préoccupation mineure.
Durant la période d’hibernation cette chauve-souris de taille moyenne marque une préférence pour les cavités souterraines (carrières, grottes, caves, tunnels). Les gîtes d’estivage et de mise bas utilisés sont variables, l’espèce pouvant aussi bien fréquenter des bâtiments que des cavités souterraines chaudes.
Les terrains de chasse du Murin à oreilles échancrées sont diversifiés, il a cependant une préférence pour les milieux forestiers à dominance de feuillus, entrecoupés de zones humides. L’espèce fréquente aussi des milieux péri-urbains (vergers, jardins). Il chasse dans un rayon de 10 km autour de son gîte. Munie d’un vol très agile, cette chauve-souris chasse à l’intérieur des zones boisées en capturant ses proies par glanage (diptères) ou en les poursuivant au vol. Les araignées sont capturées sur leurs toiles.
Répartition sur le site :
En période hivernale, cette espèce est présente sur 2 grottes naturelles du site (Aven de Mazaire et grotte de la Guittière). La plus grosse colonie hivernale est localisée au niveau de l’Aven de Mazaire où une centaine d’individus sont dénombrés chaque année. En période estivale, ce murin utilise cette cavité en compagnie du Rhinolophe euryale pour élever ses jeunes. Cette colonie maternelle (jeunes + femelles) a été estimée à plus de 150 individus lors d’un comptage à l’émergence au cours de l’été 2006.
Murin de Bechstein Myotis bechsteinii
Code Natura 2000 : 1323. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : quasi menacée.
Ce vespertilion de taille moyenne semble hiberner dans des fissures et autres cavités des arbres, mais il a été observé aussi dans de profondes fissures de cavités souterraines. En période estivale, cette chauve-souris affectionne les cavités naturelles des arbres où elle se rassemble en petites colonies très mobiles.
Cette chauve-souris semble fréquenter préférentiellement les forêts de feuillus âgées et ayant une strate buissonnante comme territoire de chasse. Elle chasse dans un rayon de 2 km autour de son gîte, par glanage et par vol lent au sein de la végétation arborée.
Répartition sur le site :
Cette espèce occupe occasionnellement l’Aven de Mazaire en période hivernale où elle a été observée une fois. Lors de prospections nocturnes avec les détecteurs à ultrasons menées en 2000, l’espèce a été contactée en chasse le long d’une lisière boisée.
Grand Murin Myotis myotis
Code Natura 2000 : 1324. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : préoccupation mineure.
Cette grande chauve-souris (> 40 cm d’envergure) hiberne de préférence en milieux souterrains (grottes, carrières, caves). En période estivale, les colonies de parturition (ne regroupant que des femelles) rassemblent fréquemment plusieurs centaines d’individus. Ces colonies maternelles peuvent s’installer dans des caves, des grottes, mais aussi les combles de bâtiments (églises, greniers).
En chasse, le Grand Murin capture ses proies au sol ce qui nécessite que son terrain de chasse soit très accessible et ouvert : parcelle dégagée en forêt, prairies fauchées, pelouses. Il chasse dans un rayon de 15 à 25 km autour de son gîte.
Répartition sur le site :
Cette espèce a été observée en hiver sur 3 cavités du site. C’est l’Aven de Mazaire qui abrite le plus d’individus avec une vingtaine tous les ans. En période estivale, ce murin utilise cette cavité en compagnie du Rhinolophe euryale et du Murin à oreilles échancrées pour élever ses jeunes. Cette colonie maternelle (jeunes + femelles) a été découverte en 2008. Le dernier comptage à l’émergence (2012) a permis une estimation d’environ 350 individus. Il semblerait que l’espèce ait déjà utilisé d’autres gîtes du périmètre comme sites de reproduction, comme l’attestent les cadavres de jeunes individus trouvés il y à 15 ans au niveau de la Roche à Gué.
Castor d’Eurasie Castor fiber
Code Natura 2000 : 1337. Statut : Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : préoccupation mineure.
Le Castor d’Europe est le plus gros rongeur d’Europe. D’une longueur de plus d’un mètre (corps et queue), son poids moyen est de 25 à 30 kg. Strictement inféodé aux milieux aquatiques, dont il s’éloigne rarement de plus de 40 m des rives, le Castor affectionne les rivières et leurs affluents riches en ressources alimentaires (feuilles et écorces d’arbres à bois tendre).
Espèce sociable, les Castors vivent en groupe familiaux constitués par les parents, les jeunes de l’année et ceux de l’année précédente. Le Castor n’est pas facilement observable, mais laisse de nombreux indices de présence facilement identifiables (arbres ou branches coupés et écorcés, terrier-hutte, réfectoire) sur son territoire constitué de 1 à 3 km de rive.
Répartition sur le site :
Suite à la destruction de l’espèce par l’homme du 17ème à la fin du 19ème siècle, le Castor a bénéficié de programmes de réintroduction dans les années 1970 sur la Loire. C’est à partir de ce noyau que ce rongeur a colonisé le bassin de la Vienne.
Il a fait ses premières apparitions sur la Gartempe en 2002. Si aucun gîte (terrier hutte) n’a été découvert sur le site, des indices de présence ont été trouvés (coupes), prouvant que l’animal fréquente cette partie de la rivière.
Loutre d'Europe Lutra lutra
Code Natura 2000 : 1355. Statut - Protection Nationale - Annexes II et IV de la Dir. Habitat - Livre rouge des espèces menacées : préoccupation mineure.
La Loutre d’Europe est un des plus grands Mustélidés de France pouvant atteindre une taille de plus d’un mètre (corps et queue) pour un poids de plus de 10 kg pour les mâles. Animal généralement solitaire, la Loutre est une espèce inféodée aux milieux aquatiques. Son domaine vital est vaste et peut atteindre 10 à 25 km de linéaire de rivière.
Elle recherche des zones tranquilles pour installer ses gîtes diurnes (gîtes de repos) et ses catiches (gîtes de mise bas). Sa méfiance et ses mœurs nocturnes, en font un animal difficile à observer. La présence de l’espèce est le plus souvent mise en évidence par la découverte d’indices (empreintes, coulées, reliefs de repas) et notamment les fèces appelée épreintes que la loutre dépose à des endroits stratégiques pour marquer son territoire.
Répartition sur le site :
Après avoir subi un fort déclin au siècle dernier, on assiste depuis une quinzaine d’années à la recolonisation progressive de la Loutre sur quelques réseaux hydrographiques désertés depuis plus d’un siècle. C’est le cas de la Gartempe, où l’espèce est connue maintenant depuis une dizaine d’année.
Si aucun indice de présence de cet animal discret n’a été trouvé au sein même du périmètre du site, la Loutre est connue sur la Gartempe et des indices ont été trouvés en 2009 sur la commune de la Bussière. Il est donc fort possible qu’elle fréquente cette partie de la rivière sans que l’on ait encore trouvé d’indice de présence.